Lors d’une visite au Burkina Faso en novembre 17. Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré qu’il ferait de la restitution des objets aux pays africains une priorité absolue. Les artefacts mentionnés ont été pillés en Afrique à l’époque coloniale, et se trouvent maintenant dans des musées, non seulement en France, mais aussi dans une grande partie de l’Europe. Sa déclaration fait suite à des années d’appels désespérés d’Africains pour le retour de ces artefacts. Avant la visite, les demandes du continent étaient soit refusées, soit ignorées.
L’Allemagne et la Grande-Bretagne trouvent différentes approches pour retourner des artefacts africains
D’autres pays européens ont depuis rejoint la conversation. En mai 1818, l’Allemagne a fait ses premiers pas pour corriger un tort qui s’est produit depuis des décennies. Le ministre allemand de la culture et l’association des musées allemands (AGM) ont publié un code de conduite. Le code sert de ligne directrice sur la façon de rechercher où des artefacts ont été pris pendant la période coloniale, et comment les rendre. Ils ont également mis de côté 3 millions de dollars pour aider les musées à déterminer d’où proviennent les objets pris illégitimement.
Principaux responsables du pillage des trésors culturels africains, les Britanniques ont proposé un moyen de remédier à la situation. Cependant, leur suggestion a suscité des critiques mitigées. Ce n’est pas une surprise car ils ont suggéré de retourner des milliers d’objets sur un «prêt à long terme». Alors que certains sont heureux d’accepter les conditions d’obtention des artefacts sur le sol africain, d’autres sont indignés par cette approche. Malheureusement, cette approche est la même que celle adoptée par d’autres musées européens.
Pour les pilleurs, les artefacts ne servent que d’objets esthétiques et monétaires. Pour les Africains, ils portent l’histoire, la culture et le sens de l’identité.
La France avance dans le processus
En mars 2018, le président Emmanuel Macron a annoncé la nomination de deux experts. L’écrivain et économiste sénégalais Felwine Sarr, et l’historienne de l’art française Bénédicte Savoy sont les experts sélectionnés pour préparer le rapatriement. Ils doivent se consulter au cours des prochains mois et renvoyer leurs conclusions en novembre 18.
Le succès du projet a été longuement débattu. Après des années de mépris et de défense sans faille de l’indéfendable, certains ont perdu espoir de voir les artefacts retournés. Néanmoins, l’engagement du président français suscite l’anticipation d’une modification des erreurs.
Un article d’Amanda Masuku, traduit de l’anglais au français par Gova-Média.