Le Sénégal en route vers l’autosuffisance alimentaire
Cette année, le Sénégal a enregistré des rendements records dans son secteur alimentaire. Les publications conjointes du Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), du Programme Alimentaire Mondial, de la FAO et du gouvernement sénégalais en sont le testament. La majorité des chiffres concernant les productions agricoles sont dans le vert.
La production céréalière est estimée à plus de 2,5 millions de tonnes, soit une hausse de 20% par rapport a l’année précédente. Les récoltes de riz, elles, sont évaluées à plus de 1 million de tonnes (+7%) et celles du mil à quelques 900 000 tonnes, soit une hausse de 37%.
De son cote, la production d’arachides a également affichée une hausse de 42% pour atteindre plus de 1,4 million de tonnes, alors que celle de la filière fruits et légumes a affiché la même tendance.
L’année 2017 est donc un accomplissement majeur pour le secteur agricole qui est un des plus sensibles et important en terme d’enjeux dans les pays en développement. En effet, le président Macky Sall en avait fait une promesse de campagne électorale, depuis 2012, et le pari du chef de l’état est en train d’être gagné.
Ces progrès dans la production agricole sont attribuables à des investissements conséquents dans ce secteur, une meilleure sélection des semences et à une meilleure mécanisation du processus agricole.
Le secteur mécanique agricole a été renforcé de 850 tracteurs et de plus de 60 000 autres équipements, notamment des moissonneuses-batteuses, décortiqueuses et semoirs.
Ce rapport est une bouffée d’air frais pour un pays essentiellement agricole (plus du tiers de la population vit en zone rurale) et dont l’économie dépend pour une grande part de la production d’arachide. Le plus étonnant étant que ces progrès significatifs ont été réalisés alors même que la pluviométrie a été très moyenne durant la campagne agricole, surtout dans le nord du pays qui a un climat sec et aride, car proche du Sahel.
Pour maintenir cette dynamique, quelques efforts sont attendus, surtout la continuation de la modernisation des techniques agricoles, afin de permettre aux producteurs de faire face aux changements climatiques induisant des périodes de sécheresse, des précipitations irrégulières, et donc des sols généralement pauvres.
En ce qui concerne l’élevage, Macky Sall a annoncé la mobilisation de FCFA 31 milliards (€42 millions) pour appuyer le pastoralisme. Au niveau de l’hydraulique rurale, le président a indiqué que sur le programme de 300 forages lancé en 2013, 210 forages et 13 stations de pompage ont déjà été réalisés.
Avec 2,5 millions d’hectares cultivés sur 3,5 millions d’hectares exploitables, des ressources sont encore disponibles pour permettre au pays de tendre vers l’autonomie.
Ces résultats sont encourageant mais doivent continuer car la population est passée 3,02 millions d’habitants en 1960 à près de 15,5 millions aujourd’hui. Sur la période 2014/2016, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), estimait que 1,7 million de personnes étaient en sous-alimentation, soit environ 11 % de la population sénégalaise.
Avec une population toujours croissante dans le pays et le continent, les autorités doivent maintenir les efforts et ne pas se reposer sur leurs lauriers.
Sources: Afrique La Tribute, Commodafrica
Author: Yatma Gaye
Étudiant sénégalais, finissant ses études en commerce et administration.
Passionné des questions relatives à l’Afrique et à son développement.
Aspire à devenir un entrepreneur qui aidera l’Afrique par tout moyen possible.