fbpx

Entrevue avec Koko, créateur de la marque de vêtements: « Made in Lomé »

Après avoir goûté aux délices de l’occident, bon nombre choisissent d’y rester.  Koko lui a décidé de retourner aux sources, son pays natale le Togo, pour y chercher son eldorado. De retour du Canada en 2016, il lance « Made in Lomé », une marque de vêtement, qui produit des maillots en Wax. Il nous partage quelques mots dans cette entrevue:

* Alors où débute l’aventure « Made in Lomé » ?

Koko, fondateur et Directeur Créatif @ Made in Lomé

« Made in Lomé » est une marque de vêtements africaine aux influences américaines. Elle a été inspirée de mon parcours personnel, qui est également celui de nombreux Africains de la diaspora.

J’ai initialement eu l’idée de réaliser des maillots de baseball avec des finitions en wax, en 2015 à Toronto. À cause de contraintes professionnelles l’idée est restée en suspens, jusqu’à mon retour à Lomé en 2016. Depuis j’ai pris le temps de développer un peu plus le concept.

« Made in Lomé » c’est également le défi de démontrer à la jeunesse togolaise d’ici et d’ailleurs qu’on peut réaliser quelque chose d’intéressant tout en étant chez soi. Malgré les difficultés. Lomé a longtemps été une plaque tournante du commerce de pagne en Afrique. C’est un héritage culturel très important pour nous jeunes togolais. On prend en main cet héritage et on essaie de l’emmener un peu plus loin. Nous avons une vision nouvelle, internationale, qui est différente de celle de nos parents et de nos grand-parents.

Made in Lomé c’est également le défi de démontrer à la jeunesse togolaise d’ici et d’ailleurs qu’on peut réaliser quelque chose d’intéressant tout en étant chez soi.

* Qu’est ce que vous offrez, et quelle en est sa particularité ?

 

Nous réalisons des vêtements en wax personnalisables. Le client choisit un pagne, puis nous fait savoir comment il souhaiterait en faire un vêtement unique.

À ce jour nous avons deux catégories principales de produits: les débardeurs, inspirés de la magie NBA, et les shirts baseball. Nous travaillons avec des artisans locaux pour la confection des vêtements.

https://www.instagram.com/p/BX03BvEgJAH/?taken-by=madeinlome

* Qui sont les principaux clients ?

 

 

À ce jour 88% des nos clients sont américains. Nous avons quelques commandes en cours destinées pour le Canada et la France. Pour le moment nous vendons uniquement sur internet au travers de notre boutique Etsy. Les clients nous contactent également sur les réseaux sociaux (Instagram, Facebook@madeinlome) pour passer commande. Nous offrirons bientôt nos produits sur Gova Boutique, une place de marché pour les marques africaines.

* Bilan du retour au Pays, un an après.

J’ai quitté le Togo il y a plus d’une vingtaine d’années, à l’âge de huit ans. J’ai toujours eu un fort attachement à la ville de Lomé où je suis né. Aujourd’hui je connais beaucoup mieux cette ville, son histoire, et je vois également le potentiel qui y réside. J’ai rencontré des jeunes de la diaspora formés en Allemagne, en France qui sont rentrés pour travailler ou entreprendre au pays et c’est très encourageant pour l’avenir. C’est nécessaire parce qu’on voit aussi à quel point les jeunes togolais formés ici au Togo sont désabusés. Tous rêvent de quitter le pays parce qu’ils manquent cruellement d’opportunités ici chez eux.

* Est-ce un au revoir définitif au Canada?

Non. J’aime beaucoup trop le Canada pour ça ! (rires). C’est un pays qui m’a beaucoup apporté, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Je compte y retourner une fois que la marque sera assez bien implantée ici au Togo. Il y a un atelier en construction et des commandes à prendre en charge ici.

L’objectif est aussi d’avoir un impact social, d’inspirer d’autres personnes à venir entreprendre au Togo.

* Les défis

Le défi principal auquel on est confronté en tant que marque naissante c’est la visibilité. On commence à zéro et il faut réussir à se faire remarquer sur un marché très concurrentiel. Je pense aussi que les jeunes entrepreneurs ici au Togo pourraient être mieux accompagnés et soutenus. Surtout quand l’objectif est de créer de la valeur tout en mettant en valeur notre culture. Sur un plan plus personnel, c’est un défi pour moi de me lancer dans le domaine de l’habillement. J’ai une formation en Marketing et j’ai travaillé dans l’édition musicale au Canada. Rien à voir avec la mode. (rires)

* On se projette où dans 5 à 10 ans ?

Un de nos objectifs serait d’ouvrir un point de ventes d’ici 2019. On veut créer de bons emplois ici au Togo, non pas seulement au niveau opérationnel mais également sur le plan stratégique. L’objectif est aussi d’avoir un impact social, d’inspirer d’autres personnes à venir entreprendre au Togo, ou ailleurs en Afrique et de nouer des partenariats avec ceux qui partagent notre vision. D’ici 10 ans on espère que la marque continuera de se développer, avec de nouveaux produits innovants et une plus large audience.

Aux entrepreneurs locaux je conseillerais d’être ambitieux et de rester authentiques. Cherchez à être innovants et valorisez l’Afrique !

* Quelques conseils pour la jeunesse africaine

Quoiqu’il en soit, il faut croire en soi et en son projet et se définir des objectifs bien précis. Aux entrepreneurs locaux je conseillerais d’être ambitieux et de rester authentiques. Cherchez à être innovants et valorisez l’Afrique !

À ceux de l’extérieur, je dirais qu’il faut être patient quand on décide de revenir en Afrique avec des idées plein la tête. C’est un véritable challenge, professionnel et personnel. Il faut un temps pour s’adapter aux réalités de l’Afrique. Mais avec de la conviction et de la détermination, on peut réaliser des choses intéressantes qui impacteront positivement les générations à venir ici. Finalement c’est ce qui compte le plus. Et puis, je ne pense pas qu’il faut obligatoirement que tous les Africains de la diaspora rentrent vivre et entreprendre sur le continent pour qu’il y ait une réelle transformation. Il existe des projets innovants et économiquement rentables ici auxquels on peut s’intéresser tout en étant salariés aux Etats-Unis ou en France. Il faut simplement qu’en tant que jeunes Africains on soit solidaires dans la vision qu’on a de l’Afrique de demain.

KOKO
Fondateur et Directeur Créatif @ Made in Lomé
Facebook: Made in Lomé /Instagram
Twitter:@madeinlome

Gova-Media

Author: Gova-Media