Dans le nord du Nigéria, plus précisément dans la ville de Kano, les habitants misent sur l’agro-industrie, et surtout la tomate, en guise de développement. La tomate serait-elle devenu plus puissante que le pétrole ?
L’agro-industrie au Nigéria
L’agro-industrie représente actuellement 16,2 % du PIB et 60 % de l’emploi en Afrique.
Au Nigéria, plusieurs acteurs essaient de donner plus de place à ce secteur, au détriment du pétrole. C’est le cas d’Akinwumi Adesina, ancien ministre nigérian de l’agriculture, devenu président de la Banque africaine de développement (BAD). Ce dernier appelle les hommes d’affaires à investir massivement dans ce secteur pour créer les conditions d’une « révolution verte ». La ville de Kano au Nigeria a pris le taureau par les cornes.
Kano bénéficie des facilités d’irrigation et est en abondance de terres. La deuxième ville du Nigeria est une mégapole de près de 13 millions d’habitants, un chiffre qui pourrait doubler d’ici à 2050. Kano détient aussi les plus grands marchés d’Afrique de l’Ouest.
Quatorzième producteur de tomate au monde et premier d’Afrique subsaharienne, le Nigeria importait chaque année près de 189 000 tonnes tomates. Afin d’encourager la production locale, le gouvernement fédéral a fini par interdire, en mars, l’importation de sauce tomate.
Kwankwasiyya
Kwankwasiyya est l’une des trois « nouvelles villes » de Kano. Un projet lancé par l’ancien gouverneur, Rabiu Musa Kwankwaso, pour désengorger la vieille ville. Grâce aux aides du gouvernement, les prix bas sont privilégiés. 2 000 maisons low cost seront construites à l’est de la ville, au cours de ces quatre prochaines années », selon Bashir Mudi (architecte et homme d’affaires chargé de penser le développement de Kano).
Bashir Mudi privilégie la rénovation des marchés, qu’il veut mettre aux normes internationales, et la création d’un centre commercial moderne inspiré de Dubaï. Kano est un hub de commerce régional qui attire des acheteurs de toute l’Afrique de l’Ouest. L’équipe de Bashir Mudi développe, pour 2022, un projet de quartier d’affaires à l’extérieur de la ville, sur 100 hectares, pour un cout de 450 millions d’euros.
Selon le gouverneur Ganduje, Kano pourrait devenir un petit Dubaï régional et un centre de référence de l’agro-industrie en Afrique.
Source: Le monde